mardi 11 juin 2013

Aujourd’hui comme hier : le fascisme tue !


Le mercredi 5 juin 2013, Clément Méric, militant antifasciste, a été assassiné par des fascistes en pleine rue à Paris. Ce crime doit soulever des questions de fond, nous ne pouvons accepter de simples déclarations de principes et quelques arrestations marginales. Certes, il faut arrêter et condamner les coupables, mais c’est l’extrême droite et ses militants qu’il faut, plus largement, combattre.Nos pensées vont à la famille de Clément, à tous ses amis et à l’ensemble des camarades antifascistes.
Depuis de nombreuses années, le mouvement antifa est discrédité, délégitimé, placé à la marge de la société, du côté de l’extrême-gauche violente et alarmiste. Pourtant, le fascisme est l’affaire de toutes et tous, il est bien présent dans notre société, il rampe en sous-sol, et parfois, de plus en plus, il sort au grand jour et va jusqu’à tuer. Le climat politique de ces derniers mois (élections, « manif pour tous », etc) a permis la libération de la parole fasciste. Il a fallu, pour que les médias et les politiques s’émeuvent de cette situation, le meurtre d’un camarade antifasciste... Aujourd’hui il s’agit d’affronter la vague brune, avec la meilleure de nos armes : un refus massif et populaire de cette engeance qui n’apporte que la haine de l’autre.

Nous assistons depuis hier à de nombreuses réactions, notamment du ministre de l’intérieur qui affirme sa « totale détermination à éradiquer cette violence qui porte la marque de l’extrême droite ». Pourtant, les forces de l’ordre protègent et légitiment les rassemblements fascistes depuis plus de quatre mois et cela dans le plus absolu silence de leur responsable, M. Valls. Les agressions homophobes se multiplient (Lille, Bordeaux, Lyon, Paris …), les fascistes investissent avec une facilité troublante la gare de Nantes, ils gazent les forces de l’ordre et cela en toute impunité. A l’inverse lorsque quelques militants LGBT, féministes et antifascistes se mobilisent, ils sont menacés, interpellés, frappés et parfois incarcérés sans aucun motif. C’est aussi ce comportement de la police qui a rendu possible l’agression de Clément Méric. Mais, pire encore que la non réaction du gouvernement « socialiste » face à la montée du fascisme, des partis politiques tels que l’UMP et le FN osent condamner le monstre qu’ils ont contribué à créer. Alors que Marine Le Pen s’entraîne à la valse à Vienne lors d’une réunion indiscutablement fasciste, les leaders de l’UMP défilent et soutiennent la « manif pour tous ». Il ne faut pas se tromper, c’est ce mouvement qui a permis la libération de la parole homophobe, fasciste, un discours de haine qui conduit logiquement à une libération des actes. Ni oubli, ni pardon, que les fascistes soient en bombers dans la rue ou en costume trois-pièces à l’Assemblée.

Enfin, comme nos camarades antifascistes rennais, nous affirmons que cet assassinat montre la nécessité de s’organiser pour combattre les groupes et idées d’extrême droite, un combat antifasciste qui se règle non par des dissolutions, qui seront l’occasion pour ces groupes de se refaire une virginité politique et de continuer leurs agissements sous d’autres noms, comme ce fut le cas suite aux dissolutions d’Occident ou d’Unité Radicale, mais par une mobilisation quotidienne contre ces idées de haine. Pour une société débarrassée des oppressions que nous subissons au quotidien en raison de notre genre, nos sexualités, nos origines, et notre condition sociale.

Parce que le fascisme a tué auparavant et qu’il continue à le faire, nous disons :
plus jamais ça !
JUSTICE POUR CLÉMENT
NI PARDON, NI OUBLI
NANTES EST ANTIFASCISTE


Antifasciste Kollectif 44
nantesantifasciste@gmail.com



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